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Extrait du manuscrit non publié : « La Grande Mutation » de Geneviève Lefèbvre (2013)

Epuisé

Description

Extrait du manuscrit non publié : « La Grande Mutation » de Geneviève Lefèbvre (2013)

 

LA SAGESSE VISIONNAIRE DE NO-EYES No-Eyes, guérisseuse chippewa, vivait en ermite dans une forêt reculée du Colorado. Aveugle de naissance, elle état douée d’une extraordinaire double-vue, lui permettant d’évoluer à l’aise dans le monde visible et dans les mondes invisibles. Possédant une infinie sagesse, elle percevait très clairement les changements qui attendent la planète et déplorait que les humains ne prêtent pas plus d’attention aux signes avertisseurs qui devraient leur permettre de prendre des décisions justes. La Providence dirigea du moins vers elle, une jeune américaine Mary Summer Rain, à l’esprit assez ouvert pour partager ses inquiétudes et qu’elle prit comme dernière élève. Au cours de deux années de relations suivies, il se créa entre les deux femmes une intense amitié. Mary Summer Rain a relaté les détails de cette initiation au savoir millénaire des Indiens dans un premier livre intitulé : « Le Chant de l’esprit ». No-Eyes fit faire à sa jeune disciple des voyages magiques dans le temps et vers d’autres dimensions de l’espace et la chargea d’une mission : avertir les humains de tout ce qui concernait l’évolution présente du monde et du risque mortel que les hommes encourraient à ne pas modifier leurs comportements, à ne pas s’élever mentalement et surtout moralement, au niveau qu’exige le stade d’évolution qu’ils ont atteint. C’est pour s’acquitter de cette tâche que Summer Rain a publié l’ouvrage intitulé « L’envol du Phoenix » prouvant combien les intuitions de la vieille shamane sont en train de se réaliser. En effet, selon No-Eyes, quelque chose est en train de naître actuellement, ce qu’elle appelle dans le vocabulaire imagé de sa tribu indienne « la naissance du Grand Phoenix. » Il s’agit en fait d’un courant spirituel qui prend périodiquement le monde en charge, se manifestant après des siècles d’incubation. Chaque fois qu’il survient, son éclosion apporte aux humains un nouvel âge, un nouvel équilibre, ce que l’on serait tenté de définir comme un   « supplément d‘âme. » La perspective de l’arrivée d’une nouvelle manifestation de l’Esprit vivificateur rejoint en fait ce qui a été prévu pour notre temps par le calendrier des Mayas. C’est la même vision enthousiasmante, porteuse d’un espoir merveilleux telle que les Mayas en ont parlé, l’évoquant, eux, comme le règne du Cinquième Soleil. Mais si la renaissance du Grand Phoenix, disait No-Eyes, est pour l’humanité une chance insigne, un fait auquel nous devrions être heureux de participer, cette naissance n’en est pas moins pour la Terre une douloureuse épreuve. No-Eyes aimait passionnément Mère-Terre, un amour totalement partagé par Summer Rain. Le salut de l’humanité est inséparable du bon état de notre planète et du respect qu’on lui porte. Or, ce n’est pas ce qui se produit présentement. Au lieu d’admirer notre terre pour sa beauté, de la remercier pour ses dons, on ne la considère en général que comme une chose à exploiter, une surface dont on ne cherche que la rentabilité, éliminant les espèces végétales et animales au gré des intérêts de certains, la transformant même souvent en décharge. C’est pourquoi la vieille shamane trouvait tout naturel l’arrivée des bouleversements géologiques que lui montraient ses visions. Elle les comprenait comme des réactions normales et légitimes de Mère-Terre continuellement agressée par les humains. Nous pouvons certes espérer que les scénarios les plus extrêmes ne se produiront pas, car, quand on y réfléchit, c’est l’humanité qui crée elle-même la plupart des crises auxquelles elle doit faire face, mais il y aura forcément des secousses et des bouleversements dont l’humanité sortira transformée. Acceptera-t-elle d’opérer elle-même, dès maintenant, l’inéluctable grande mutation ou attendra-t-elle de se retrouver exsangue, meurtrie, traumatisée pour s’y résigner ? Cela dépend de la conscience et du libre arbitre de chacun. Selon No-Eyes, tout comme le laissait entendre l’anthropologue et initié à la culture des anciens Mayas, Carlos Barrios, « les changements annoncés auront lieu, mais notre attitude et nos actions détermineront si le passage se fera violemment ou en douceur. » C’est donc à une prise de conscience individuelle et collective que nous devons tendre, en opérant les changements nécessaires, en élisant des gens qui poseront des actes politique pour respecter la planète, en nous montrant respectueux de toute foi et culture. C’est plus à titre d’avertissement que de prédictions qu’il convient d’écouter les paroles de No-Eyes. En effet le monde qu’elle décrivait voici 25 ans était alors particulièrement sombre mais cela ne doit plus nous surprendre car c’est celui dans lequel nous vivons, un monde créé par la folie des hommes rejetant les règles de modération que toutes les religions ont prônées ; un monde où tous les éléments se déchaînent et où tout s’écroule, le chaos du monde est à la mesure du chaos intérieur des êtres. Dans des visions parfois terribles qu’elle fit partager à sa disciple Summer Rain, No-Eyes lui montra à quel point des êtres pouvaient devenir malfaisants, n’ayant plus de sentiments ni d’amour dans le cœur, soucieux des seules satisfactions de leur égoïsme mais elle lui fit aussi éprouver le bonheur de la compassion qui sera, disait-elle la seule voie de salut des humains survivants. Elle lui a montré après l’épreuve, l’accession à une vie simple mais heureuse, bâtie sur l’entente, le partage et la reconnaissance envers la Création et le Créateur, ce temps où dans le ciel lumineux planera enfin de Grand Phoenix, dont elle appelle l’envol de tous ses vœux. Pour expliquer la situation dans laquelle le monde se débat actuellement, No-Eyes a une réponse : les humains sont devenus trop confiants en leur propre puissance. Ils n’ont porté aucune attention aux multiples signes ou avertissements qui leur furent donnés. Comme le déplore la vieille shamane « Les gens partout croire eux très malins, eux croire voir toutes choses. Hum ! Eux voir rien du tout. »

Ce sont ces situations difficiles que Mary Summer Rain a scrupuleusement rapportées dans son passionnant ouvrage « L’envol du Phoenix » veillant à ce que sa traduction en termes économiques ou scientifiques ne déforme pas la pensée imagée de sa savante amie.

Ce texte est extrait du manuscrit: "La Grande Mutation" de Geneviève Lefèbvre, après plusieurs années de labeur le projet n'a pas pu être finalisé, l'auteur très âgée est décédée sans achever ce dernier livre qui lui tenait à coeur. Je me permets de divulguer cet extrait en sa mémoire et pour justifier les heures de travail accomplis.

L'éditrice, Christine de Rougemont